"Un roi ,une foi " Louis XIV nomme les évêques et les abbés du royaume .Il adonc une grande autorité sur son clergé et par son intermédiaire ,sur ses sujets catholiques .Mais il n'a pas la même influence sur les protestants et supporte mal la division religieuse du pays . Dés le début de son régne ,Louis XIV cherche donc à réduire le protestantisme.Il prend d'abord des mesures vexatoires : il fait supprimer les écoles protestantes ,interdit aux protestants d'acheter des offices ,augmente leurs impôts ...Puis le ministre Louvois fait loger les soldats chez les protestants avec le droit de les maltraiter : ce sont les dragonnades ,qui entraînent des reconversions en masse . Enfin en 1685,Louis XIV révoque l'édit de Nantes .Les temples sont détruits et le culte protestant est interdit . Beaucoup de protestants émigrent ,certains se révoltent comme les Camisards dans les Cévennes en 1702. ![]() L'Etat dirige l'économie Aux yeux de certains économistes du XVII éme siécle ,la richesse d'un pays dépend de l'abondance de métal précieux qui s'y trouve ;il faut donc l'empêcher de sortir de France et l'attirer de l'étranger .Pour cela l'Etat doit faciliter les exportations et limiter les importations en pratiquant par exemple le protectionnisme. Cette politique s'appelle le mercantilisme. Elle est appliquée par Henri IV, Louis XIII et surtout sous Louis XIV par le ministre Colbert . Colbert cherche à augmenter la production industrielle en attirant les entrepreneurs étrangers et en créant des manufactures d'état comme celle des Gobelins . Il fait observer des régles strictes de fabrication pour que les produits soient de qualité et plus faciles à exporter .Colbert développe aussi le commerce en faisant creuser des canaux (Canal du midi ),aménager des ports (le port de Séte ,Lorient et Brest ) et en créant des compagnies de commerce.. Enfin,il fait la conquête de colonies et les exploite por en tirer les matiéres premiéres que la France n'aura ainsi plus besoin d'acheter à l'étranger : conquête de l'ouest de Saint Domingue et de la Louisiane ,mise en valeur de la Martinique et de la Guadeloupe ( conquises en 1635). Mais la guerre ,l'exode des artisans protestans ,le manque d'argent limitent les effets du " colbertisme." |
Les dragonnades Ces pratiques guerrières pour forcer à la conversion des milliers de Protestants furent d'abord inaugurée par Richelieu en 1636 pour forcer les récalcitrants à payer leurs impôts, après une sédition survenue à Rennes. Louvois en reprit le principe en 1681. Elles se généralisèrent à l'égard des réformés à partir de 1685 où l'ensemble des intendants reçoit mission des pratiquer les dragonnades. Ce témoignage d'un bourgeois de Montauban évoque avec fidélité ce que purent être ces moments cruels et pénibles. Samuel de Péchels de Montauban témoigne : "Le 20 août 1685 les troupes entrèrent dans Montauban et furent logées par groupe chez les habitants protestants. La volonté de faire le mal était si grande que tous, officiers et soldats, par la permission expresse des autorités, rivalisèrent de violences et de désordres. Tous les habitants de la religion, sans distinction d'âge, ni de sexe, eurent tellement des menaces, des coups et du pillage de leurs biens, que la ville fut aussi maltraitée que si elle eût été une ville rebelle prise d'assaut. Ma maison fut remplie de soldats et de chevaux d'officiers. Ces hommes s'emparèrent de toutes les chambres avec si peu de réserve que je ne pus même pas en garder une seule pour ma famille. Il me fut également impossible de faire entendre à ces misérables que je leur offrais sans résistance tout ce que je possédais. Ils enfoncèrent toutes les portes, brisèrent les coffres et les armoires, préférant saccager mon bien de cette façon brutale que d'accepter les clés que ma femme et moi leur tendions. Ils convertirent en écurie mes granges pleines de blé et de farine qu'ils firent fouler aux pieds de leurs chevaux avec beaucoup de barbarie ; ils en firent autant du pain destiné à la nourriture de mes petits enfants, sans qu'il nous fut possible d'arrêter leur fureur. Je fus mis à la porte avec ma femme qui était sur le point d'accoucher et quatre petits enfants, et nous n'eûmes le droit de rien emporter sauf le berceau et quelques langes pour l'enfant qui allait naître." Cité dans "Les Malheurs des Temps, histoire des fléaux et des calamités en France" |
Privilèges accordés par Louis XIV à un drapier hollandais, en 1664. "Voulant favorablement traiter ledit Van Robais et attirer par son exemple ceux qui excellent, parmi les étrangers, dans quelque sorte de manufacture, enjoignons aux maires et échevins (d'Abbeville) de lui faire fournir des logements commodes à la dite fabrique. (...) Nous voulons que lui et ses associés et ouvriers étrangers soient censés et réputés véritables Français et naturalisés, et que, comme tels, Ils puissent disposer de leurs biens, et leurs héritiers recueillir leurs successions, (...) Ils seront aussi exempts de tous subsides, impositions, logements de gens de guerre, charges de ville, corvées et autres charges publiques pendant le temps de la présente concession. (...) Nous permettons audit entrepreneur et à ses associés et ouvriers de continuer de faire profession de la religion prétendue réformée, (...) Leur avons accordé huit minots [environ 400 kg] de sel par chaque on, en payant seulement le prix de marchand, (...). Nous avons fait défense (...) d'établir dans ladite ville et à dix lieues aux environs d'icelle pareils métiers à draper (...). Permettons [à Van Robais] d'associer à ladite manufacture telles personnes que bon lui semblera, sans que, pour cette raison, ses associés soient censés ni réputés avoir dérogé à noblesse, sous prétexte de commerce ou de marchandise." |