Les 3 ordres de la société



Sous Louis XIV, la société est divisée en 3 ordres :Le Clergé ,la Noblesse et le tiers état .
Comment caractériser chacun d'eux?


Le clergé ,"ceux qui prient"



Le clergé ,qui s'occupe de l'église catholique ,est le premier ordre du royaume .Il dispose de nombreux priviléges : ainsi il ne paie pas l'impôt de la taille et il a ses tribunaux;tous les 5 ans ,il élit une assemblée qui discute avec le roi des intérêts de l'église .
Le clergé léve un impôt,la dîme et détient une grande partie des terres du royaume .Néanmoins ,il fait au roi des dons et prend à sa charge l'assistance aux pauvres ,l'instruction et l'état civil ( c'est à dire qu'il enregistre les naissances ,les mariages et les décés.)
On distingue le haut clergé et le bas clergé.Les membres du haut clergé (évêques,abbés), nommés par le roi,sont recrutés dans la noblesse et ménent des vies de courtisans .au contraire ,le bas clergé (curés ,moines) se recrute surtout parmi les paysans ;il est souvent ignorant et misérable.



La noblesse ,"ceux qui combattent"


La Noblesse forme le second ordre .Elle posséde aussi des priviléges :elle seule a le droit de porter l'épée,elle ne paie la taille ,elle a des places réservées dans l'armée ,la haute administration et elle a des priviléges judiciaires . On devient noble par hérédité ,par lettres d'anoblissement du roi ,ou charges anoblissantes (une fonction qui donne automatiquement la noblesse ).Mais un noble peut déroger (perdre sa noblesse) s'il a un travail rénuméré.
La noblesse est un ordre riche et puissant .Il faut cependant distinguer une haute noblesse ,qui vit à la cour ,reçoit des pensions royales ,détient d'immenses domaines et une petite noblesse qui vit assez pauvrement sur ses terres .cette derniére tient d'autant plus à ses priviléges qu'ils sont désormais lers seuls signes de son appartenance à la noblesse .


Le tiers état ," ceux qui travaillent "


le tiers état supportant la noblesse et le clergé
Le tiers état ,composé de tous ceux qui n'appartiennent ni au clergé ni à la noblesse ,forme 97% de la population .Les bourgeois (officiers ,marchands) sont au sommet de cet ordre .Ils aspirent à vivre comme les nobles ,achétent des terres ,ainsi que des charges anoblissantes ;ainsi se développe une noblesse de robe . Au dessous de la bourgeoisie ,on trouve le peuple des villes et surtout la paysannerie (80% de la population ) sur qui repose la taille et tous les autres impôts royaux .


Vieille noblesse et nouvelle bourgeoisie

"Le reste de cette ancienne noblesse languissait dans la pauvreté et ressemblait à ces chênes antiques mutilés par le temps, dont il ne reste que le tronc dépouillé. N'étant plus convoquée soit pour le service militaire, soit pour les états de provinces ou pour ceux du royaume, elle avait perdu son ancienne hiérarchie. Si les titres honorifiques s'étaient maintenus dans quelques illustres ou anciennes familles, ils étaient aussi le partage d'une multitude de nouveaux nobles qui avaient acquis, par leurs richesses, le droit de s'en revêtir arbitrairement. La plus grande partie des grandes terres titrées était devenue l'apanage des financiers, des négociants ou de leurs descendants. Les fiefs, pour la plupart, étaient entre les mains des bourgeois des villes. La noblesse enfin n'était plus distinguée des autres classes des citoyens, que par les faveurs arbitraires de la cour et par des exemptions d'impôts, moins utiles pour elle-même qu'onéreuses pour l'État et choquantes pour le peuple.
Elle n'avait rien conservé de son ancienne dignité et de sa première considération ; il lui restait seulement la haine et la jalousie des plébéiens. (...)
À Paris et dans les grandes villes, la bourgeoisie était supérieure en richesses, en talents et en mérite personnel. Elle avait dans les villes de provinces la même supériorité sur la noblesse des campagnes ; elle sentait cette supériorité, cependant elle était partout humiliée; elle se voyait exclue, par les règlements militaires, des emplois dans l'armée ; elle l'était, en quelque manière, du haut clergé, par le choix des évêques parmi la haute noblesse, et des grands vicaires en général parmi les nobles ; elle l'était de plusieurs chapitres de cathédrale. La haute magistrature la rejetait également, et la plupart des cours souveraines n'admettaient que des nobles dans leur compagnie. Même pour être reçu maître des requêtes, le premier degré dans le conseil d'Etat qui menait aux places éminentes d'intendant, et qui avait conduit les Colbert et les Louvois et tant d'hommes célèbres aux places de ministres d'État, on exigeait dans les derniers temps des preuves de noblesse. "

in Marquis de Bouillé, Mémoires, Paris, 1821.
Une société d'ordres

"Il faut qu'il y ait de l'ordre en toutes choses, et pour la bienséance, et pour la direction d'icelles, car nous ne pourrions pas vivre en égalité de condition, mais il faut par nécessité que les uns commandent et que les autres obéissent. Ceux qui commandent ont plusieurs degrés : les souverains seigneurs commandent à tous ceux de leur État, adressant leur commandement aux grands, les grands aux médiocres, les médiocres aux petits et les petits au peuple. Et le peuple qui obéit à tous ceux-là est encore séparé en plusieurs ordres et rangs. Ainsi par le moyen de ces divisions et subdivisions multipliées, il se fait de plusieurs ordres un ordre général auquel il y a une bonne harmonie et consonnance et une correspondance et rapport du plus bas au plus haut : de sorte qu'enfin un nombre innombrable aboutit à son unité.
Les uns sont dédiés particulièrement au service de Dieu ; les autres à conserver l'État par les armes ; les autres à le nourrir et maintenir par les exercices de la paix. Ce sont nos trois ordres ou États généraux de France, le Clergé, la Noblesse et les Tiers États. Mais chacun de ces trois ordres est encore subdivisé en degrés subordonnés à l'exemple de la hiérarchie céleste."

in Charles Loyseau, Traité des ordres et simples dignités, 1613.




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