La Cigale et la Fourmi
La cigale ,ayant chanté
Tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue:
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau.
Elle alla crier famine
Chez la Fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle.
"Je vous paierai ,lui dit-elle,
Avant l'Out,foi d'animal,
Interêt et principal."
La fourmi n'est pas prêteuse:
C'est là son moindre défaut.
Que faisiez-vous au temps chaud?
Dit-elle à cette emprunteuse.
-Nuit et jour à tout venant
Je chantais ,ne vous déplaise.
-Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien ! dansez maintenant.
Jean de la Fontaine
Qui était donc Jean de la Fontaine ? Et Une Pastiche de
sa fable pour rire un peu- Cliquez sur
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Il pleure dans mon coeur
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénétre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !
Paul Verlaine
Pour bien saisir l'effet de ce poême, il faut absolument
le lire à voix haute ,en faisant bien attention à la ponctuation ,qui comme dans toutes les poésies , est trés importante.
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Le Cancre
Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problémes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les piéges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodigues
Avec des craies
De toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.
Jacques Prévert
Cliquez sur les tâches pour
connaître un peu mieux le grand Prêvert.
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Le Liévre et la Tortue
Rien ne sert de courir;il faut partir à point.
Le Liévre et la Tortue en sont un témoignage.
Gageons ,dit celle-ci,que vous n'atteindrez point
Sitôt que moi ce but.-Sitôt ? Êtes-vous sage ?
Repartit l'animal léger.
Ma commére ,il vous faut purger
Avec quatre grains d'éllébore.
-Sage ou non,je parie encore.
Ainsi fut fait: et de tous deux
On mit prés du but les enjeux:
Savoir quoi,ce n'est pas l'affaire,
Ni de quel juge l'on convint.
Notre liévre n'avait que quatre pas à faire;
J'entends de ceux qu'il fait lorsque prés d'être atteint
Il s'éloigne des chiens,les renvoie aux Calendes,
et leur fait arpenter les landes.
Ayant,dis-je,du temps de reste pour brouter,
Pour dormir,et pour écouter
D'où vient le vent,il laisse la Tortue
Aller son train de Sénateur.
Elle part,elle s'évertue;
elle se hâte avec lenteur,
Lui cependant méprise une telle victoire,
Tient la gageure à peu de gloire,
Croit qu'il y va de son honneur
De partir tard.Il broute ,il se repose,
Il s'amuse à tout autre chose
Qu'à la gageure.A la fin quand il vit
Que l'autre touchait presque au bout de la carriére,
Il partit comme un trait;mais les élans qu'il fit
Furent vains.la Tortue arriva la premiére.
Eh bien!lui cria-t'elle,avais-je pas raison?
de quoi vous sert votre vitesse?
Moi ,l'emporter ! et que serait-ce
Si vous portiez une maison ?
Jean de la Fontaine
Voici deux autres sites à visiter sur Jean de La Fontaine
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