| Qui n'a jamais rêver de partir? Nous avons tous au fond de notre esprit un petit bout de terre ...ailleurs ,une île merveilleuse ,une montagne secréte , un coin de verdure qui embaume . Les artistes ,écrivains ,peintres,sculpteurs ont le don de pouvoir concrétiser cet ailleur . Mais ce sont sans nul doute les poêtes qui possédent la meilleure maniére de décrire ce besoin d'exotisme ,d'aventures lointaines, de voyages formateurs . Il n'y a pas d'époque précise pour le voyage ,aussi allons nous étudier Hugo ,Baudelaire ,Cendrars mais aussi La Fontaine ou Apollinaire . |
La mer! partout la mer... La mer! partout la mer! des flots ,des flots encor. L'oiseau fatigue en vain son inégal essor. Ici les flots ,là-bas les ondes; Toujours des flots sans fin par des flots repoussés L'oeil ne voit que des flots dans l'abîme entassés Rouler sous les vagues profondes Parfois de grands poissons ,à fleur d'eau voyageant, font reluire au soleil leurs nageoires d'argent, Ou l'azur de leurs larges queues. La mer semble un troupeau secouant sa toison: Mais un cercle d'airain ferme au loin l'horizon, Le ciel bleu se mêle aux eaux brunes. Victor hugo "les orientales" |
Intérêt du texte:La mer ,invitation au voyage -Etudiez les sonorités.Lesquelles nous font entendre le bruit des vagues? -trouvez dans le texte , les termes et les procédés par lesquels Victor Hugo s'efforce de créer l'impréssion d'une étendue infinie: exclamation-répétition-adverbe. -Quels sont les vers qui s'opposent à cette impréssion d'infini?Par quel mot sont-ils introduits.Qu'en concluez-vous sur l'état d'esprit du poête? -Relevez tous les termes qui désignent ou évoquent des couleurs. Quelles oppositions trouvez-vous? Qu'expriment-elles ? -Le mouvement de la mer est évoqué aussi par le rythme des vers : relevez-en quelques-uns qui vous paraissent traduire ce rythme. En conclusion : quelle est la vision qui émane de ce tableau? |
| Intérêt du texte:L'appel du large -Quel élément naturel symbolise le voyage pour Baudelaire ? Pour Hugo ? et pour vous ? -Relevez tous les termes qui créent une impression d'infini et d'espace, puis tous ceux qui s'opposent à cette imprésion. - Qu'est-ce qui rapproche "l'enfant " du vers 1 des "vrais voyageurs" des strophes 5 et 6 ?Quel vers s'oppose directement à leur état d'esprit? -Qu'est-ce qu'un Rejet en poésie et quel est son rôle?Où se trouve le rejet de ce poême et en quoi est-il particuliérement expressif? -Quelle est votre conception du voyage ? est-elle motivée par autre chose que le voyage lui-même ou non ? |
Le voyage Pour l'enfant amoureux de cartes et d'estampes, L'univers est égal à son vaste appétit. Ah!que le monde est grand à la clarté des lampes! Aux yeux du souvenir que le monde est petit! Un matin nous partons,le cerveau plein de flamme, Le coeur gros de rancune et de désirs amers, et nous allons,suivant le rythme de la lame, Berçant notre infini sur le fini des mers : Les uns ,joyeux de fuir une patrie infâme; D'autres,l'horreur de leurs berceaux,et quelques-uns, Astrologues noyés dans les yeux d'une femme, La Circé tyrannique aux dangereux parfums. Pour n'être pas changés en bêtes ,ils s'enivrent D'espace et de lumiére et de cieux embrasés; La glace qui les mord,les soleils qui les cuivrent, Effacent lentement la marque des baisers. Mais les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent Pour partir,coeurs légers,semblable aux ballons, De leur fatalité jamais ils ne s'écartent, Et ,sans savoir pourquoi,disent toujours:Allons! Ceux-là dont les désirs ont la forme des nues, Et qui rêvent ,ainsi qu'un conscrit de canon, De vastes voluptés,changeantes,inconnues, Et dont l'esprit humain n'a jamais su le nom! Charles Baudelaire,"Les Fleurs du Mal" |
